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8 novembre 2013 5 08 /11 /novembre /2013 22:25
Pour Georges Bataille « les interdits ne sont pas imposés du dehors ». En effet, ils surgissent du dedans de nous-même au moment où nous cédons à l’impulsion sexuelle qui les brise. C’est, en quelque sorte, la transgression des interdits qui nous les révèlent, car sinon ils restent paisiblement hors de la conscience du sujet. L’expérience érotique est la transgression achevée, réussie, des interdits. En fait nous jouissons de l’interdit lui-même. « L’expérience intérieure de l’érotisme demande de celui qui la fait une sensibilité non moins grande à l’angoisse, fondant l’interdit, qu’au désir menant à l’enfreindre ». C’est la « dialectique » ( au sens hégélien de « dépasser en conservant » ) du désir et de l’effroi, du plaisir intense et de l’angoisse, sentiments qui ne sont pas maladifs puisqu’ils nous révèlent à nous-même. Key word : les interdits brisés, expérience érotique, jouissance de l’interdit lui-même. Key names : Georges Bataille, Hegel. Key works : Georges Bataille, L’Érotisme. Hegel, Science de la logique. Patrice Tardieu.
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commentaires

S
<br /> Tout va dans le "ou bien-ou bien", c'est la "relève" de Derrida. Annuler, abroger. C'est le vide, alors.<br />
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P
<br /> <br /> La "relève" de Derrida est le mot que Derrida suggère pour traduire le verbe allemand "aufheben" chez Hegel. Il ne signifie nullement la disjonction exclusive "ou bien, ou bien".<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> Vrai dilemne, en effet. Puisque la "transgression", même réussie, elle ne reste pas à l'extérieur, donc revient au-dedans, de sorte que de "la conserver, en l'ayant dépassée", cela rejoint le<br /> mythe de la caverne (on revient dans l'ombre tout en ayant vu la lumière) ; oui, j'ai l'ouvrage du fascinus.<br />
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P
<br /> <br /> C'est surtout l' "aufheben" hégélien.<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> PS/ La question principale est aussi de savoir si on peut "transgresser" ses envies, ses désirs, car une fois l'acte posé, accompli, une fois la transgression faite, ayant repéré donc "ces<br /> interdits à l'intérieur de soi", qu'en fait-on, revient-on à l'intérieur de soi, connaissant ses transgressions et les maintenant prisonnières ou , de les vivre, avoir autre corps /<br /> psychoaffectif, en ce cas, puisque les transgressions mises à l'extérieur du premier corps alourdi de celles-ci ?... C'est aussi primordial de savoir se situer là-dessus, afin d'être pleinement<br /> soi, non ?<br />
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P
<br /> <br /> C'est tout le problème de dépasser tout en conservant...<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> Beau billet.<br />
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P
<br /> <br /> Quinard fait référence à Platon, au stoïcisme, à Epicure et Lucrèce bien sûr, mais aussi à Augustin et Eckhart... <br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> Sauf que voilà : une fois l'interdit transgressé, le surmoi réagit, et de fait, le plaisir achevé du désir enfreint, par-delà l'angoisse et les tremblements d"oser se dire en le faisant, la<br /> colère gronde, et l'orage psychique menace le sujet qui avait joui de cette "transgression", comme le désir cache une peur, celle-ci déverrouillée, la nature se venge d'elle-même en se violentant<br /> après s'être faite violence de ne pas transgresser cet "interdit"... Cela donne à relire aussi le sexe et l'effroi de Quignard.<br />
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P
<br /> <br /> Le livre de Pascal Quinard sur le "fascinus" est particulièrement réussi.<br /> <br /> <br /> <br />

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