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11 juillet 2012 3 11 /07 /juillet /2012 22:27
Opposition à soi et déploiement de l’Absolu, contraction et expansion de l’essence de Dieu, Schelling.
Dieu s'est donc restreint avec force à la première puissance. Mais cette contraction va provoquer l'expansion et libérer le développement de son essence. Dieu s'éloigne du non-étant qui n'est pas le rien, en s'y opposant. Ainsi va naître le temps à partir de l'éternité qui le contient implicitement. L'univers a un commencement, sans qu'il y ait eu commencement dans le temps, car il n'y avait pas de temps avant l'univers. Le processus du monde n'est rien d'autre que l'égoïsme de Dieu, replié sur lui-même, qui va se déployer et s'opposer à lui-même. Ainsi, dans le système de Schelling, la nostalgie de l'éternel se diffracte dans le temps.
Key word
: restriction de Dieu, contraction, expansion, développement de l’essence de Dieu, éloignement du non-étant, opposition, temps, éternité, pas de temps avant l’univers donc pas de commencement dans le temps, déploiement et opposition à soi de l’Absolu.
Key name
: Schelling.
Key work
: Schelling : Conférences de Stuttgart, in Œuvres Métaphysiques.
L’île de notre nostalgie ( 2.4.o ).
Patrice Tardieu
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commentaires

A
<br /> La Violence et le sacré dans philosophie de la<br /> mythologie de Schelling.<br /> <br /> <br />  Est-ce que la mythologie (notamment grecque) n'est que l'expression symboli-que de vertus<br /> morales humaines projetées sur le firmament du ciel étoilé sous forme de "dieux" qui sont évidemment, par là, posés comme inexistants!? (pré-tendre cela, c'est placer, à<br /> la manière kantienne, la morale au-dessus de la pen-sée symbolique!...). On peut se poser la question... En tous les cas, Schelling se pose cette question... mais en des termes tout<br /> différents! Il se pose la ques-tion : "Comment et pourquoi les hommes en sont-ils venus à croire à leurs dieux?".*1 Schelling ne répond pas à cette question à la manière de la<br /> Philoso-phie des Lumières, à savoir croire dans les dieux, ce serait de la pure supersti-tion! Comme le dit Marc Crépon (commentant la "philosophie de la mythologie" de<br /> Schelling), « [dans la philosophie des Lumières, resp. dans la philosophie romantique] le lien entre un PEUPLE et sa MYTHOLOGIE [c'est moi qui souligne] reste toujours aléatoire. Quand il<br /> n'est pas pensé en terme de SUPERSTITION, expliqué par la crainte susci-tée par la force des éléments naturels, [par la peur des dieux qui se manifestent aux hommes à travers des<br /> phéno-mènes naturels terrifiants!], il est replié – [ce qui est le cas chez tous les prédécesseurs « roman-tiques » de Schelling, « exception faite pour Creuzer*2 [l’inspirateur de<br /> Schelling en matière de mythologie !] et Görres*3 sur une commu-nauté de langue"*4 (communauté de langue, - il faut le souligner! -, que refuse Schelling!, comme il refuse l'idée que ce qui<br /> soude une communauté particulière, ce serait la langue maternelle! C'est, pour lui, une condition nécessaire, mais pas suffisante!...).<br /> <br /> <br /> N'est-il pas temps que, si nous voulons répondre correctement à la "question religieuse"<br /> et être à la hauteur du défi religieux qui nous est lancé aujourd’hui, de (re)prendre au sérieux les mythologies religieuses du monde et de (re)-poser les questions comme les a<br /> posées Schelling, à mi-chemin entre la philosophie des Lumières franco-allemande et le romantisme allemand! :<br /> <br /> <br /> « A la question qui hante la philosophie des Lumières : « Les Grecs croyaient-ils vraiment à<br /> leurs dieux ? », la réponse de Schelling est décisive : non seulement ils y croyaient (il fut un moment où Chronos dominait la conscience [réelle-ment !]), mais en plus ils ne<br /> trouvaient pas ailleurs que dans cette CROYANCE difficilement imposée le sentiment de leur IDENTITE ».*5 Mais Schelling n’en reste pas là, car, - comme le souligne Marc<br /> Crépon, - « la notion clef est ici celle de SUCCESSION »*6, de la succession (« historique ») des « DIEUX », donc des<br /> « PEUPLES » !...<br /> <br /> <br /> Ce qui est très fort et (relativement) nouveau dans la conception schellingienne de la mythologie (des<br /> peuples), c’est qu’elle a pour origine une… « VIOLENCE FONDATRICE qui n’a rien d’aléatoire » !*7 C’est que, pour Schelling, les peuples sont nés dans la<br /> douleur et la terreur, et que, par là, Schelling n’assigne pas, - contrairement à ses prédécesseurs ou contemporains, notamment Herder et Friedrich Schlegel -, les peuples à des<br /> « caractères » particuliers qui les caractéri-seraient de façon rigide et définitive et qui définiraient leur différence (par rap-port aux autres peuples) plus<br /> que leur identité !, mais « il [donne] aux peuples une origine douloureuse, terrible (au sens propre du mot) qu’on leur aura rarement<br /> accordée ».*8<br /> <br /> <br /> C’est par la VIOLENCE et la TERREUR, donc, que Schelling envisage la naissance et<br /> l’APPARITION des peuples sur la scène de l’Histoire !,… mais si les peuples apparaissent ainsi dans de grandes douleurs et de convulsions sur la scène de l’Histoire, c’est<br /> en vue de leur… DISPARITION ! Si on prend le mot « phénoménologie » au sens où l’entendait Hegel, à savoir comme « jeu de l’apparaître et du<br /> disparaître [qui s’ordonne] à celui de l’enchaînement linéaire des séquen-ces de la présence », « comme mouvement conjoint de surgissement et<br /> de disparition »*9, alors on peut dire que la « philosophie de la mythologie » de Schelling est, en quelque sorte, une<br /> PHENOMENOLOGIE (génétique) des PEUPLES !...<br /> <br /> <br /> Alain Muller<br /> <br /> <br /> ------------------------------<br /> <br /> <br /> *1 Marc Crépon, Les géographies de l’esprit. Enquête sur la caractérisation des peuples de<br /> Leibniz à Hegel,  p. 388 (voir, parallèlement, et de façon comparative, le livre très original de Yves-Jean Harder, « Histoire et<br /> Métaphysique », notam-ment Chapitre III, d) « Géographie de la raison : la France et l’Allemagne » où il est également question de Schelling, notamment en<br /> relation et dialogue avec Victor Cousin…).<br /> <br /> <br /> *2 Georg Friedrich Creuzer, Symbolik und Mythologie der alten<br /> Völker, besonders der Griechen („Symbologie et mythologie des anciens peuples, surtout des Grecs“).<br /> <br /> <br /> *3 Joseph von Görres, Mythengeschichte<br /> (« Histoire des Mythes »).<br /> <br /> <br /> *4 Marc Crépon, op. cit., p. 388.<br /> <br /> <br /> *5 Marc Crépon, op. cit., p. 391.<br /> <br /> <br /> *6 ibid.<br /> <br /> <br /> *7 ibid.<br /> <br /> <br /> *8 Marc Crépon, op. cit., p. 389-390.<br /> <br />
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P
<br /> <br /> Cher Alain Muller,<br /> <br /> <br /> merci pour ce commentaire très riche. Il évoque pour moi la thèse de René Girard dans La Violence et le Sacré et écarte celle de Feuerbach sur la projection religieuse de l'humain vers<br /> le ciel, si je puis dire. Le rapprochement avec Hegel est justifié puisqu'ils étaient condisciples.<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> Cher Monsieur,<br /> <br /> <br /> Je continue à lire Vos articles sur Votre blog et, le cas échéant, tenterai d'y ajouter mon commentaire.<br /> <br /> <br /> Mais avant d'écrire sur Votre blog (comme Vous m'y encouragez), je Voudrais savoir si l'adresse e-mail que j'ai reçue sur ma messagerie, à savoir noreply@over-blog.com, est correcte et s'il y a une autre adresse e-mail où je peux Vous écrire.  <br /> <br /> <br /> Bien cordialement.<br /> <br /> <br /> Alain Muller<br />
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P
<br /> <br /> Cher Alain Muller,<br /> <br /> <br /> vous devez trouver une adresse où m'écrire directement, sur mon blog. Mais je préfère un dialogue à partir de votre commentaire.<br /> <br /> <br /> J'ai répondu à vos deux commentaires précédents.  <br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Cher Monsieur,<br /> <br /> <br />   Depuis que France-Culture a repris ses émissions, je n'ai plus vu un seul com-mentaire de<br /> Votre part sur le site des "Nouveaux Chemins de la Connaissance". Si c'est volontaire et délibéré, je peux Vous comprendre, car moi-même j'ai long-temps hésité avant de recommencer à envoyer mes<br /> commentaires à Adèle van Reeth. Et je les ai envoyés à titre d'"anonyme"! Ce n'est pas que j'ai l'impression d'envoyer des perles aux porcs, - les émissions d'Adèle van Reeth sont d'une grande<br /> qualité et les internautes font parfois des commentaires très pertinents! -, mais j'ai l'impression de ne plus être vraiment à ma place et de devoir tourner une page, de la tourner ailleurs que<br /> sur le site de Fance-Culture! Je vais, si tout va bien, bientôt publier mon livre sur Franz Rosenzweig (il est en train d'être cor-rigé par l'éditeur!) et j'éprouve le besoin de plus en plus<br /> pressant de m'exprimer dans de courts articles, car écrire un livre c'est trop fastidieux et, peut-être, plus d'époque! J'ai trouvé très intéressant Vos commentaires sur France-Culture et j'ai<br /> trouvé très éclairants les articles que Vous avez écrits sur Votre blog,… même si je ne suis plus tellement un débutant en philosophie! Vos articles témoignent d'une grande culture et d'un esprit<br /> métaphysique d'une rare profondeur!... Je me suis tout particulièrement intéressé aux quelques articles sur la philosophie de Schelling, philosophe dont Vous déplorez Vous-même qu'il n'est pas<br /> assez étudié! Permettez-moi de Vous dire que j'ai débuté mon parcours philosophique par la philosophie de la nature de Schelling et que tout ce que j'écris s'inspire, de près ou de loin, de cette<br /> philosophie! Les principes de base de cette philosophie sont tellement simples! Et sa capacité à varier ces principes de base à l'infini est tellement grande que je suis toujours émerveillé et<br /> étonné de la richesse d’in-vention et de la profondeur de vue de cette philosophie!... Cette pensée me poursuit jour et nuit! Même mon ouvrage sur Franz Rosenzweig est d'inspiration<br /> schellingienne! Rosenzweig lui-même s'est beaucoup inspiré des  Âges du monde de Schelling!...Avec une telle pensée notre esprit critique se tait enfin! Mais quelle<br /> puissance critique dans cette pensée!... Hélas! Elle a été détournée de son inspiration première par la Révolution Française et la Philosophie des Lumières! S'élevant au-dessus de l'opposition<br /> fichtéenne entre le "MOI" et le "NON-MOI", - qui reste encore d'inspiration prométhéenne et qui développe un  concept "op-position-nel" de la<br /> nature (une nature à laquelle l'homme a le droit de s'oppo-ser!), la philosophie de la NATURE de Schelling réconcilie DIEU avec la Nature, et, par là, réconcilie<br /> l'HOMME avec la Nature!, l'homme qui se reconçoit à nou-veau com-me baignant dans le... "liquide amniotique" originel!... C'est à partir de cette idée toute simple que je tisse,<br /> jour après jour, mes commentaires pour les en-voyer sur le site de France-Culture! Mais le contexte de ce site est devenu trop étroit et trop ingrat pour moi! Et puis, même si j'ai l’occasion d’y<br /> déployer mon esprit de contradiction, j'ai l'impression désagréable d'y faire tourner en rond mes idées, car les animateurs de l'émission (- et les internautes qui y exercent leur esprit<br /> critique! -) réussissent à toujours retomber sur leurs pieds, à retomber dans les sentiers battus de la vieille philosophie, alors qu'il est urgent d'emprun-ter des chemins de traverse et<br /> d'écouter avec une oreille neuve et innocente les sons étonnants que nous envoie Schelling à travers sa philosophie "divine"!... En France, il y a (à ma connaissance) eu un seul philosophe<br /> dont la pensée est très proche de celle de Schelling, c'est Felix Ravaisson! Son ouvrage le plus connu "De l'habitude" est au fond une "philosophie de la Nature", une philosophie de la Na-ture<br /> explicitement d'inspiration schellingienne et au sein de laquelle, par degrés successifs, le vivant escalade l'échelle de l'évolution pour, au degré le plus élevé, se réconcilier avec Dieu! Or,<br /> les commentaires sur l'"habitu-de" que Vous avez faits sur le site de France-Culture ont montré que Vous con-naissez très bien la pensée de Felix Ravaisson!... A côté de Ravaisson, il y<br /> aussi eu Vladimir Jankélé-vitch qui connaissait bien la pensée de Schelling et qui l'a traduite, notamment dans L'Odyssée de la conscience. Son idée de<br /> "PARA-DOXE" (- "paradoxe de la morale -) il a dû la trouver chez Schelling qui jongle sans cesse avec les deux concepts (dialectiquement liés !) de<br /> CONTRACTION et d'EXPANSION, concepts qui font que l'expression ravaissonienne (- et bergso-nienne et hégélienne! -) de "CONTRACTER une HABITUDE"<br /> n'est pas qu'un sim-ple jeu de mots!, mais qu'il faut relier cette expression, - comme l'a fait Catheri-ne Malabou dans son livre sur Hegel -, au terme allemand de "BILDUNG", mot composé à partir<br /> du mot "BILD", "IMAGE" (- à partir duquel la langue alleman-de a composé le fameux mot "EIN-BILDUNGS-KRAFT", "FORCE de MISE EN<br /> IMAGE", "imagination" ou, plutôt, "IN-FORMATION", "EIN-BILDUNG", qui est un mot-clé de la philosophie de Schelling très bien explicité par Jean-François<br /> Mar-quet dans son fameux livre LIBERTE et EXISTENCE. Etude sur la formation de la philosophie de Schelling ! -), ce mot "BILD", "IMAGE" renfermant, - on a<br /> tendance à l’oublier ! -, toute la force de la philosophie chrétienne par rapport à la philoso-phie juive dans la mesure où celle-ci interdit à ses adorateurs de SE FAIRE une<br /> IMAGE de DIEU!, alors que celle-là a, historiquement et symboliquement, LEVE cet INTERDIT!... Si, donc, sur ce plan supérieur, la pensée de Schelling et celle<br /> de Ravaisson se rejoignent et que, malgré leurs différences, elles présentent d'étonnantes similitudes, alors on peut se demander s'il n'est pas possible de renouveler de fond en comble, - au<br /> sein d'un nouveau "couple franco-allemand" de nature philosophique! -, la pensée philosophique contemporaine à partir de la JONCTION de ces deux grandes pensées! C’est là la question que je<br /> me pose après avoir pris conscience de la vanité et stérilité de mes commentaires sur France-Culture qui, malgré tout, prêchaient dans le désert et se heurtaient à un infranchissable mur de<br /> silence!, car il n’y a pas pire sourd qui ne veut entendre ! J’espère que Vous au moins Vous voudrez bien m’entendre !...<br /> <br /> <br /> Bien cordialement.<br /> <br /> <br /> Alain Muller<br /> <br /> <br />  <br />
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P
<br /> <br /> Cher Alain Muller,<br /> <br /> <br /> merci pour ce commentaire conséquent et très suggestif. Je considère, en effet, qu'en France Schelling et Ravaisson sont trop méconnus.<br /> <br /> <br /> Continuez à m'écrire, si vous le voulez<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> Très cher Patrice Tardieu,<br /> Avant l'univers, il y a le néant.<br /> Schelling donne à Dieu un cerveau trop humain. Et pourquoi penser Dieu avec nos arguments et non pas en nous figurant qu'il y a encore un autre mode de pensées que nous n'appréhendons pas encore,<br /> pour la raison que nous n'en n'avons pas la conscience mais qui existe, malgré tout, en puissance ?<br /> A vous lire,<br /> Jeanne<br />
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P
<br /> <br /> Très chère Jeanne,<br /> <br /> <br /> c'est une mise en mouvement de la Nature-Dieu chez Schelling.<br /> <br /> <br /> <br />

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