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17 juillet 2013 3 17 /07 /juillet /2013 22:19
Mythe de la pluralité primordiale de Platon; sphère parfaite sans haine ni dissension d’Empédocle.
La nostalgie la plus douloureuse est toutefois celle des êtres. Elle provient de cette incomplétude, de cette blessure originaire dont nous parle Platon dans son Banquet 189 c-d. Nous avons tous la nostalgie de notre moitié perdue, de l'unité, de l'un, que nous étions à l'origine. C'est non pas "le mythe de l'androgyne" comme il est parfois appelé, mais celui de la pluralité primordiale de notre nature non-identique selon Platon : les uns étaient constitués de deux moitiés mâles, les autres de deux moitiés femelles, les troisièmes de mâle et de femelle. La virilité était dominée par le principe solaire, la féminité par le terrestre, fécond et humide, l'androgyne ("l'homme-femme") par le lunaire à la fois actif et passif. L'être était donc un "sphairos", une sphère parfaite, compacte, à l'image de ce moment insurpassable de l'univers, selon Empédocle, sans haine, sans dissension, Amour pur, Principe premier de toutes choses. Mais la coupure a eu lieu, nous sommes jetés dans la dispersion, sans lieu proprement dit, en proie au travail, aux besoins, à la sexualité, dans cette quête perpétuelle de l'autre lointain et disparu. L'être ne se suffit plus à lui-même, il a été mutilé, scindé en deux, et cette menace de castration plane encore sur lui; il est dissociable à l'infini et jeté dans l'illimité.
Key word
: incomplétude, blessure originaire, Amour pur, principe premier de toutes choses, dispersion, quête de l’autre lointain disparu.
Key names
: Platon, Empédocle.
Key works
: Platon, Banquet 189 c-d. Empédocle De la Nature (Péri Phuséôs).
L’île de notre nostalgie, 6,1,a.
Patrice Tardieu
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commentaires

A
<br /> Cher Patrice Tardieu,<br /> <br /> <br /> L'existentialisme de Sartre sort d'un "tout puissant exister originel"! La connaissance de l'absolu "est ici non pas le résultat d'une<br /> construction logique sur le terrain de la con-naissance, mais le sujet de la plus concrète des expériences". (Sartre, "L'Être et le Néant", p. 23). (Claude Brodeur, p. 100). Le mystique ne se dit<br /> pas J'EXISTE, le monde EXISTE, les autres EXISTENT! Mais il se dit : Il N'y a QUE MOI qui EXISTE! Comment alors est-ce poss-ible que, EN-DEHORS de moi, existent le MONDE et les AUTRES!? C'est<br /> pour pouloir répon-dre à cette question que Schelling a élaboré et développé sa "philosophie de la NATURE", du "PHENOMENE" naturel, de la nature comme "PHENOMENE"!...<br /> <br /> <br /> L'homme n'est pas un être qui va, chemine, vers le néant, - comme si ce néant n'était qu'au bout du chemin! -, mais il est tendu, dès le début,<br /> dès sa naissance, entre l'ÊTRE absolu et le NEANT absolu!, qui ne sont pas l'un le négatif de l'autre, mais qui sont deux FORMES de MORT (- par totale "blancheur" ou par totale<br /> "noirceur" -) dans lesquelles l'homme "ek-sistant" peut à chaque instant retomber, s'il ne se maintient pas, comme un funambule, dans cette tension instable qui le maintient<br /> vivant!... Sartre aussi cherche à maintenir cette tension, cherche à "introduire dans l'être-pour-soi une certaine distance sans briser son unité essentielle". Il écrit : "Le soi<br /> représente donc une distance idéale dans l'immanence du sujet par rapport à lui-même, une façon de ne pas être sa propre coïncidence, d'échapper à<br /> l'IDENTITE tout en la po-sant comme UNITE, bref d'être en équilibre perpétuellement instable entre l'IDENTITE comme cohérence absolue sans trace<br /> de diversité et l'UNITE comme synthèse de multipli-cité". (Sartre, "L'être et le néant", p. 119). Et c'est précisément cette tension, cet équilibre instable, que Sartre appelle la<br /> "présence à soi"! (103) ...<br />
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P
<br /> Cher Alain Muller, Sartre ne part pas de Schelling mais de Heidegger: l'homme comme Dasein dans la contingence de l'en-soi. D'où l'angoisse, l'ennui (cf.Les Concepts fondamentaux de la Métaphysique<br /> de Heidegger)...Il est jeté au monde (cf. Être et Temps de Heidegger).<br /> <br /> <br />
A
<br /> Cher Patrice Tardieu,<br /> <br /> <br /> Suite à Votre commentaire sur les NCC sur Sartre et le totalitarisme, je me suis fait la réfle-xion suivante : Pourquoi le fait d'exister, de se sentir exister, devrait, chez<br /> Sartre, forcé-ment déboucher sur l'action révolutionnaire violente!?, devrait forcément déboucher dans l'"action"!? N'y a-t-il vraiment que l'alternative<br /> : "ACTION" ou bien "CONTEMPLA-TION", "matérialisme" (actif) ou "idéalisme" (passif)!?....Sartre n'a-t-il pas un peu trop mis l'accent sur le<br /> "négatif" en concevant la "présence à soi" de la conscience comme "dé-chirure" et le "vide" (mental?) comme écart différentiel<br /> au sein de la conscience elle-mê-me? Ne s'est-il pas, par là, amputé lui-même de la possibilité d'avoir une conception "posi-tive" de la con-science? C'est aussi la<br /> question que s'est posée Claude Brodeur dans son li-vre sur Le père : cet étranger. Constatant que, pour Sartre, "la présence est une dégra-dation immédiate de<br /> la coïncidence" et qu'elle "suppose la séparation", il en "découle" que "l'objet n'est est ici posé dans le discours du sujet (...) que sous la<br /> modalité du né-gatif : c'est le non-être absolu". (103) "Comment [alors] cet objet peut-il, par la suite, passer du négatif au positif?<br /> L'ekstase peut-elle faire passer un objet dans la POSITIVITE de l'être?"(pp. 109-110). C'est peut-être en cela que<br /> l'ekstase sartrienne n'est pas l'ek-stase schellingienne, car, chez Sartre, il y a eu absence, mort, du père,<br /> "absence d'un pè-re qui [aurait pu] délivrer l'enfant d'une mère porteuse de mort"! (74), ce qui n'était pas le cas pour Schelling!...<br />
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P
<br /> Il me semble que le Néant dans l'Être et le Néant définit précisément l'homme lui-même en ce qu'il introduit le néant dans l'être, ce qui ouvre tous les possibles de l'existence humaine dans<br /> l'espace, le temps, dans les rapports avec autrui. Dans cet ouvrage, cela ne débouche nullement sur l'action révolutionnaire qui est une illusion! c'est la dernière page!<br /> <br /> <br />
A
<br /> Cher Patrice Tardieu,<br /> <br /> <br /> Il est vrai que, cette-fois-ci, mon commentaire était assez long (- au point que j'ai dû le saucissonner! -), mais je pense qu'il y a aussi eu des "redites" de la part de l'ordinateur qui<br /> "toussote" un peu ces derniers temps!... Mais, parmi tous ces "commentaires", il y en a eu un où j'ai mentionné le "grand-père" de Sartre comme personne ayant fortement marqué le<br /> "petit" Sartre et ayant été décisive dans les "choix" philosophiques du Sartre (devenu) "adulte". Car il lui a servi de "substitut paternel" et évoquait fortement, dans l'esprit<br /> innocent du "petit" Sartre, Dieu le Père! : "Puisque l'enfant et la mère vivent, après la mort du père, dans la maison des parents de la mère, n'y a-t-il pas un<br /> père, un substitut paternel?" A cette question Sartre lui-même répond : "Restait le patriarche : il ressem-blait tant à Dieu le<br /> Père qu'on le prenait souvent pour lui". (Sartre, Les mots, p. 21). Or, ce grand-père "avait été un père, un dieu terrible même pour<br /> ses fils". Mais, pour Sartre, "il fut le Dieu d'Amour avec la barbe du PERE et le Sacré-Coeur du FILS"!, la TRINITE, donc, incarnée en UNE<br /> personne!,... le (saint) Esprit en moins!, mais à sa place la... "MERE"! : "Il fut ainsi, comme ce Dieu d'Amour, une MERE extrêmement bienveillante"! (Claude Brodeur,<br /> "Le père : cet étranger", p. 54). ...<br />
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P
<br /> Il est certain que la figure tutélaire d'Albert Schweitzer, théologien et organiste, a dû marquer le jeune Sartre.<br /> <br /> <br />
A
<br /> Cher Patrice Tardieu,<br /> <br /> <br /> J'ai l'impression que Votre blog, - je dis bien Votre blog, pas Vous! -, "sélectionne" mes com-mentaires! Peut-être sont-ils trop longs à son goût! Peut-être n'est-ce qu'une impression de ma<br /> part... mais il a récidivé avec mon commentaire sur Platon et l'"amour platonique" qui, selon Votre dernier article, ne serait pas si platonicien que ça! C'est à ne plus rien y<br /> compren-dre!...<br />
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P
<br /> Cher Alain Muller, j'ai vu que vous aviez laissé 11 commentaires sur "Mythe de la pluralité primordiale de Platon...", mais je n'ai pu en lire que le cinquième et le sixième, sur Google, sans<br /> pouvoir répondre! Je dirais, en ce qui concerne Sartre, que ce n'est pas l'absence de son père qui l'a marqué mais la présence de son beau-père, source de sa haine du "bourgeois". Je ne comprends<br /> pas pourquoi vos commentaires ne m'arrivent pas, alors que je reçois sans problème ceux de Saint-Songe.<br /> <br /> <br />
A
<br /> <br />
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