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30 novembre 2014 7 30 /11 /novembre /2014 23:11
Luxure de l’attouchement et pudeur du pied érotique. Dieu et sa Déesse, son Ashérah.
Havelock Ellis nous fait part des observations du Docteur Paul Jacoby en 1903 sur les mœurs de certains peuples d’Europe septentrionale : « Par les nuits très chaudes ou le jour de la cuisson du pain, vous verrez des femmes les seins découverts, quelquefois toutes nues, sans que cela les gêne; mais vous ne les verrez jamais nu-pieds. […] Ces femmes ont leur pudeur dans le pied; elles y ont aussi leur coquetterie ». Pour l’homme « débander le pied de la femme est un acte de luxure et l’attouchement de ces bandes lui produit le même effet, que celui d’un corset ôté tout chaud à un européen [ méridional ] ». « Déchausser une personne de l’autre sexe est un acte sexuel; aussi par une association naturelle d’idées, est-ce devenu le symbole de la prise de possession sexuelle, de l’union des sexes, du mariage, et la chaussure en est devenu l’emblème, comme l’anneau plus tard ». Havelock Ellis fait alors en note de bas de page deux références, sans les développer, à deux passages de l’Ancien Testament. D’abord le Livre de Ruth, IV, 7, où il est question du cérémonial judaïque d’ôter son soulier ( pour garantir un achat ou un échange ) lorsque Boaz acquiert et épouse la servante Ruth. Ensuite, Esaïe [ ou Isaïe ], VII, 20, où se trouve l’expression surprenante « les poils des pieds » pour désigner les poils du pubis ! Havelock Ellis fait remarquer là qu’il y a « une association érotique des pieds avec les organes sexuels »; je dirais comme l’épisode que j’ai raconté de Restif de La Bretonne avec la chaussure de Colette Parangon où le fétichisme conduit à l’identifier au sexe de la femme ! Je ferais remarquer que dans le célèbre tableau de Jan van Eyck, Portrait des époux Arnolfini ( 1434 ) l’on voit les deux mariés déchaussés ; les souliers de la femme se trouvant sous le miroir convexe qui les reflète ( ainsi que le peintre que l’on aperçoit alors ) et ceux du mari à côté de lui. L’expression dont j’ai parlé est d’autant plus curieuse que c’est Dieu lui-même ( « Le Maître » ) avec sa lame qui va raser les poils de l’entrejambe. J’ajouterais que le Dieu biblique n’a pas toujours été le Dieu un, unique et seul, car les données archéologiques et épigraphiques ont montré « Yhwh » ( « Yahvé » ) c’est-à-dire « Dieu » accompagné de sa « Ashérah », sa femme, sa « Déesse ». Tout comme, dans la religion pré-islamique « Allah », « Dieu », avait en face de lui, opposée et égale, la Déesse-mère « Allât » dont le temple se trouvait à Tâ‘if. Il y avait aussi « ‘Uzza », Déesse de la Beauté et de l’Amour dont le culte était à Nakhla; et « Manât », Déesse sombre et obscure qui laisse couler du sable de ses doigts, responsable du Destin. Key word : symbole du mariage. Key names : Havelock Ellis, Paul Jacoby, Restif de La Bretonne, Jan van Eyck, Thomas Römer. Key works : Havelock Ellis, Études de Psychologie Sexuelle. Restif de La Bretonne, Monsieur Nicolas. Jan van Eyck, Portrait des époux Arnolfini. Ancien Testament, Livre de Ruth, IV, 7 ; Esaïe, VII, 20. Le Coran, IV, 117 ; VII, 180 ; XXXIX, 17. Thomas Römer, Cours du Collège de France ( 2010- 2012 ) Le Dieu Yhwh, ses origines, ses cultes, sa transformation en dieu unique [ particulièrement sur la « Ashérah » le 8 février et le 15 mars 2012 ]. Patrice Tardieu.
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