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8 février 2014 6 08 /02 /février /2014 22:43
On pourrait rapprocher l’histoire de Narcisse de celle de Pygmalion puisqu’ils sont tous les deux « amoureux d’une image » comme le suggère Pierre Hadot. Voyons d’abord le récit d’Ovide. Pygmalion vit sans épouse ni concubine, scandalisé par la conduite des filles de la ville d’Amathonte qu’il généralise à toutes les femmes. Il sculpte alors un corps féminin dans de l’ivoire blanc comme neige qui dépasse toute beauté et dont il tombe amoureux ! « L’art se dissimule grâce à l’art même », si bien que la sculpture paraît une jeune fille vivante qui ne bouge pas par pudeur. Pygmalion s’enflamme pour « ce simulacre de corps » qu’il palpe, qui semble fait de chair. Il s’imagine que la statue lui rend les baisers qu’il lui donne. Il s’adresse à elle, l’enlace; il a peur que la surface garde la trace de la pression de ses doigts. Il la caresse, lui offre de l’ambre et d’autres cadeaux qui plaisent aux femmes. Il l’habille, lui met des bagues et des colliers, des perles aux oreilles, des sautoirs sur sa poitrine. Mais nue, elle est encore plus belle… On voit ici que Pygmalion est en proie à ce que Platon nomme « le délire amoureux » à côté du délire apollinien, du délire dionysiaque et du délire de l’inspiration poétique. Key word : sculpture d’un corps féminin, « l’art se dissimule grâce à l’art même », simulacre. Key names : Pierre Hadot, Ovide, Platon. Key works : Patrice Tardieu, Orgies sexuelles barbares, sacées, dionysisme, art dorique apollinien, Schopenhauer, Nietzsche, Philo blog du 15/01/2013. Pierre Hadot, Le mythe de Narcisse. Platon, Phèdre, 244 a- 245 b. Ovide, les Métamorphoses, livre X, 243 -268. Patrice Tardieu.
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