Voici les notes qui manquaient à mon article, Soleils de l'amour, miroirs de la mort:
1.Coucy, Poète français mort à la croisade en 1191 ou 1202
2 « Vox ipsa et frigida lingua, ah ! miseram Eurydicen, anima fugiente, vocabat ; Eurydicen, toto referebant flumine ripae » . Virgile, Georgiques, IV.
3 Platon, Banquet, 179b-180b
4 Lacan, Le transfert, séminaire VIII, éd. Seuil, 1991, p.46. Ce que cherche l’amant, c’est, dans le vocabulaire de l’auteur, l’objet « a » , perdu à jamais, non spéculaire, sans image, aussi insaisissable que la mort, fantasme originaire qui aurait structuré notre psychisme bien avant les fantasmes du rêve et de l’imaginaire.
5 Tristan et Iseult, dans la refonte, par le médiéviste Joseph Bédier, de diverses sources du XIIème et XIIIème siècles, en particulier Béroul.
6 Wagner, Tristan et Isolde, Drame musical en trois actes de 1865 dont le livret a été écrit par le musicien lui-même. La félicité dans l’anéantissement se trouve symbolisée par l’ « Hymne à la nuit » .
7 Denis de Rougemont, L’amour et l’occident, U.G.E., 1962, p.44.
8 « Their death-mark’d love » ; Shakespeare, Romeo and Juliet, the prologue (la traduction que je suggère (« leur amour au sceau de la mort ») ne suit pas celle de François-Victor Hugo qui traduit par
« leur amour fatal » ).
9 Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie (1788), L.G.F., 1974, p. 371.
10 Abélard, Lamentations, histoire de mes malheurs, correspondance avec Héloïse, Actes Sud, 1992, p.223, 229, 242-243.
11 Heinrich von Kleist, Correspondance complète 1793-1811, Gallimard, 1977.
12 Jean Baechler, les suicides, Calmann-Lévy, 1975, p.514-518.
13 Schurmans et Dominicé, Le coup de foudre amoureux, P.U.F., 1997, p.289-310. Le désordre du coup de foudre peut conduire à la réaffirmation de l’ordre social par l’élimination de celui qui en a été frappé.
14 Patrice Tardieu, la caresse : de l’effleurement sensuel à l’efflorescence de l’idée, revue « Idées » , février 2001.
15 André Comte-Sponville, Petit traité des grandes vertus, P.U.F., 1995, p.328, 346.
16 Julien Offray de la Mettrie, L’art de jouir, 1751.
17 Spinoza, Ethique, IV, XLIV, dem. : « amor est titillatio, concomitante idea causae externe »(« l’amour est une titillation qu’accompagne l’idée d’une cause extérieure »).N.B. : je ne traduis pas « titillatio »
par « chatouillement »
ou « sentiment agréable ».
18 Kant, Anthropologie du point de vue pragmatique, Première partie, § 5.
19 Apulée, L’âne d’or, les Belles-Lettres, 1947, p.93 à 140.
20 Schopenhauer , Le monde comme volonté et comme représentation, supplément au livre IV, XLI et XLIV.
21 Freud rendra un vibrant hommage à Schopenhauer à la fin de Une difficulté de la psychanalyse, in L’inquiétante étrangeté et autres essais, Gallimard, 1985, p.187.
22 Heidegger, Qu’est-ce que la métaphysique ? in Questions 1, Gallimard, 1968, p.64-65.
23 Heidegger , Etre et temps, Gallimard, 1986, p.289-322.
24 Nous empruntons ce titre à la trilogie d’Henry Miller, Sexus, Plexus, Nexus, éd. Buchet Chastel, lui qui voulait se tuer en plein bonheur mais n’eut jamais le courage de le faire.
25 Selon Frédéric Deloffre (en 1960) il s’agirait d’un certain Guilleragues ; mais ce pourrait être une femme restée dans l’anonymat ou un auteur illustre du XVIIème siècle.
26 Lettres de la religieuse portugaise, présentation d’Yves Florenne, L.G.F., 1979, p.5, 9, 10.
27 Kiekegaard, Le journal du séducteur, Folio-essais, 1996, p.216, 122, 17.
28 S. Freud, Ein Kind wird geschlagen (1919) ; Anna Freud, Schlagephantasie und Tagtraum (1922), repris dans Féminité mascarade, Seuil, 1994, p.57-75.
29 Marie-Noëlle Delorme, Picasso érotique, éd. de la Réunion des musées nationaux, 2001, p.116.
30 L’Arioste, Roland furieux (1516).
31 Sartre, l’Etre et le Néant, Gallimard, 1943, p.444, 434, 323.
32 Lacan, les quatre concepts fondamentaux, séminaire XI, Seuil, 1973, p.98, 299. Voir ma note 4.
33 Platon, Le Banquet, 192 d-e.
34 Hegel, Leçons sur la philosophie de la religion, 3ème partie, Vrin, 1954, p.77.
35 Ce titre provient d’un mouvement de la Turangalîla-Symphonie d’Olivier Messiaen.
36 La Bible, ancien testament (alliance), Deutéronome, VI, 5 ; Lévitique, XIX, 18 ; nouvelle traduction, éd. Bayard, 2001.
37 La Sainte Bible, nouveau testament [nouvelle alliance], évangile selon Saint Matthieu, XXII, 37-40 ; trad. Louis Segond (1910).
38 Sermon sur la montagne ; Matthieu,V, 43-46 ; Luc, VI, 27-33.
39 Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs, 1ère section, éd. Hatier, 1963, p.22.
40 Freud, Malaise dans la civilisation, R.F.P., 1970, p.48-50.
41 « Si l’égoïsme est la première loi de la nature, c’est bien sûrement plus qu’ailleurs dans les plaisirs de la lubricité [...]. Le voluptueux égoïste qui est persuadé que ses plaisirs ne seront vifs qu’autant qu’ils seront entiers, imposera donc, quand il en sera le maître, la plus forte dose possible de douleur à l’objet qui lui sert, bien certain que ce qu’il retirera de volupté ne sera qu’en raison de la plus vive impression qu’il aura produite. [...] Le système de l’amour du prochain est une chimère que nous devons au christianisme et non pas à la nature » . Sade, Justine, éd. J-.J. Pauvert, 1955, p. 219, 223, 224.
42 Voir à ce sujet John Stuart Mill, L’Utilitarisme, Chap. 2, qui reprend dans son optique, le commandement chrétien :« Dans la règle d’or de Jésus de Nazareth, nous lisons tout l’esprit de la morale de l’utilité. Faire ce que nous voudrions que l’on nous fît, aimer notre prochain comme nous-mêmes : voilà qui constitue la perfection idéale de la moralité utilitariste » .
43 Lacan, Kant avec Sade, in Ecrits, Seuil, 1966, p. 765-790 ; L’éthique de la psychanalyse, Séminaire VII, Seuil, 1986, chap. 14 et 15.
44 « C’est une chose très différente que d’aimer ou que de jouir ; la preuve en est qu’on aime tous les jours sans jouir, et qu’on jouit encore plus souvent sans aimer. [...] Il est parfaitement inutile qu’une jouissance soit partagée pour être vive [...]. Assurément si vous êtes le plus fort, et que par d’atroces principes de cruauté vous n’aimiez à jouir que par la douleur, dans la vue d’augmenter vos sensations, vous arriverez insensiblement à les produire sur l’objet qui vous sert, au degré de violence capable de lui ravir le jour » . Sade, op.cit.: Justine.
45 « nondum amabam et amare amabile » Saint Augustin, Les confessions, livre III.
46 Platon, Le Banquet, 190d-193d.
47 « quand vei la lauseta mover... » , Anthologie des troubadours, U.G.E., 1979, p. 132.
48 Ovide, Les Métamorphoses, livre IV, 474 sqq..
49 Gaëtan Gatian de Clérambault : Passion érotique des étoffes chez la femme, éd. Les empêcheurs de penser en rond, 1991.
50 Dansk Fransk, éd. Host & Son, Copenhague, 1964.
51 Cf. Nelly Viallaneix, dans « mots clés » le rejet de la « répétition » comme traduction de « gjentagelse » , in Kierkegaard, La reprise, Flammarion, 1990,
p. 56-58.
52 Sainte Thérèse d’Avila, Le château de l’âme, Tchou éditeur, 1964.
53 Henri Corbin, Histoire de la philosophie islamique, Gallimard, 1964, p. 281.
54 Proclus, Eléments de théologie, prop. 115.
55 Platon, Parménide, 141e-142a.
56 Plotin, Traité 9, 9, 45-55. Pierre Hadot, introduction au Traité 9 : « Eros est le Dieu de la mort, parce qu’il est précisément le Dieu de l’amour, c’est-à-dire finalement le Dieu de la communion avec le divin » , les éditions du cerf, 1994, p.36.
57"Isolisme", néologisme inventé par l’auteur des Crimes de l’amour, Sade ; par ex. dans Les infortunes de la vertu, Gallimard, 1970, p.81.
58 Anaximandre, fragment IX ; le mot « phtora » signifie « perdition, perte, ruine, dissolution » , mais aussi
« séduction » .
59 Freud, Essais de psychanalyse, Payot, 1966, p.55-77.
60 Georges Bataille, Les larmes d’Eros, J.-J.Pauvert, 1961 ; L’érotisme, Les éditions de Minuit, 1957.
Patrice Tardieu