9 octobre 2013
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Sade donne sa voix à la violence sans se plier aux exigences de la violence. Paradoxe de G.Bataille.
Contradiction à sa propre thèse qu’énonce Georges Bataille: Sade « donna sa voix à la violence » ( p. XXVI ) [ « La violence se tait alors que la raison discourt » ( p. XIX )]. Et il ajoute: « il ne s’ensuit pas que celle-ci reçut une expression qui répondait mieux qu’à celles du langage, aux exigences propres de la violence ». En effet l’homme ordinaire n’acceptera pas mieux le plaidoyer de Sade. Il faudra attendre les années 1950 pour qu’il soit « entendu ». Rappelons, tout de même, qu’en 1961 la publication de La Nouvelle Justine, Juliette, La Philosophie dans le Boudoir et les 120 Journées de Sodome était interdite et que le procès contre Jean-Jacques Pauvert dura neuf ans, à l’issue duquel il devait payer une forte amende et détruire les ouvrages. En appel, la peine pécuniaire fut diminuée et les livres ( dont l’édition en trois volumes des 120 journées établie par Maurice Heine ) confiés à la Bibliothèque Nationale ! Et l’entrée des Œuvres de Sade dans la Pléiade attendit 1990, 1995, 1998, « L’enfer sur papier bible ». Les journées de Florbelle ou la Nature dévoilée, le dernier opus de Sade, fut brûlé à l’instigation du propre fils du Marquis. Key word : le plaidoyer de Sade. Key names : Georges Bataille, Sade, Jean-Jacques Pauvert, Maurice Heine. Key works : Sade, La nouvelle Justine, Juliette, la Philosophie dans le boudoir, les 120 journées de Sodome, les Journées de Florbelle ou la Nature dévoilée. Patrice Tardieu.