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19 janvier 2009 1 19 /01 /janvier /2009 13:02

 

            Du point de vue formel, comment nous apparaît la Nyssia de Pradier? Formulons une première interprétation : elle est typiquement conforme à l’idéal grec de beauté. Pradier ne fut-il pas surnommé « le dernier des Grecs », « le dernier des païens »? Et Théophile Gautier n’écrivait-il pas à propos de « Sapho », en fonte d’argent à la cire perdue, exposée la même année que Nyssia : « Pradier est un païen pur, adorateur de Zeus, d’Héré, de Poséïdon et surtout d’Aphrodite. [...] Cette statue demi-nature, si elle était convenablement oxydée et vertdegrisée par un séjour prolongé sous la terre ou dans la mer, qui lui donnerait la patine antique, pourrait passer pour une des oeuvres de l’art grec [...] ». Il va même jusqu’à affirmer, deux ans plus tôt, à propos du « style antique si pur », « qu’on ne peut l’expliquer qu’en supposant une mystérieuse incarnation du sculpteur grec dans la peau de M. Pradier ». Un critique,qui avait pourtant condamner l’art de notre statuaire précédemment, apprécia sa « Phryné » de la manière suivante :  « on n’est pas plus grec que cela » par la prédominance de la beauté plastique.

Mais voyons maintenant les conséquences « négatives » de cette première interprétation. En premier lieu l’inventivité, l’originalité, la nouveauté déroutante tant prisées par les artistes dès la fin du XIXème siècle fait ici entièrement défaut. Quel classicisme dans la composition des « Trois Grâces » du Musée du Louvre! Aggravons un peu plus le cas de Pradier et lâchons le mot : c’est un artiste officiel qui fait carrière à Paris en offrant ses services à tous les régimes politiques successifs. Pire : il expose tous les ans (sauf une fois) aux Salons de 1819 à 1852, année de sa mort où il obtient, à titre posthume, la médaille d’honneur pour sa « Sapho ». Bref, l ’accusation d’  « académisme » peut être lancée contre lui, comme elle l’a été contre Jean-Léon Gérôme dont le monument élevé dans sa ville natale fut démantelé pour cette raison en 1930! On peut donc condamner sans appel Pradier : « en plagiant les prototypes antiques, en dotant ses personnages de draperies sévères, en donnant à leurs visages une sereine indifférence, il n’est parvenu qu’à la froideur et à l’ennui de l’académisme »; et généraliser l’anathème sur les oeuvres de ces artistes : « Ce sont des boîtes à violons, mais l’instrument n’y est pas » et ceci est vrai « de tous ces statuaires qui font le calque de l’antique ».

La faute revient à cet engouement pour l’art ancien, qui, chez Pradier, lui a été transmis par ses maîtres et qu’il transmettra à son tour à ses élèves en tant que professeur aux Beaux-Arts et membre de l’Institut. Ainsi sa « Nyssia », très remarquée au Salon de 1848 et qui obtint la première récompense, peut être tenue pour « l’exaspération de la stéréotypie grecque dans le néo-classique ». C’est une thèse que développera Gérard Swang en 1967; Pradier est victime de la civilisation du « logos » (qui signifie à la fois parole, discours, raisonnement) et l’esthétique doit donc être « logique ». Les formes géométriques simples donnent le canon artistique qui permettra de dire le monde à la lumière d’une vérité  universelle; d’où la recherche des proportions du corps humain. En revanche « le logos est incapable de cerner le vide, le creux », « il faut représenter le corps féminin comme s’il était plein ». De cette mauvaise foi esthétique, la statuaire classique empêchera la femme «  d’assumer intégralement son être au monde », car « pour accéder à la glorification de la statue, la femme doit perdre son sexe ». En effet, les effigies féminines sont désexuées puisque sans poils et sans fente :  « La pensée grecque a achoppé devant cet organe qu’elle ne peut sortir, extérioriser, mettre dans la lumière pour l’appréhender ».

C’est cet héritage que va intensifier le néo-classicisme de Pradier ou de Jean-Léon Gérôme. On peut observer sur une photographie de ce dernier dans  son atelier le modèle vivant à la toison fournie et la statue imberbe. Gautier faisait dire pourtant au roi Caudaule s’adressant à Gygès : « Il faut que tu contemples Nyssia [...] sans draperie, [...] telle que la nature l’a modelée de ses mains ». Cette nature, c’est la « phusis » revue et corrigée par le « logos »! Pradier, décidément, se plie à l’esthétique grecque : le bas ventre de Nyssia est un triangle isocèle bombé parfaitement lisse.

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16 janvier 2009 5 16 /01 /janvier /2009 11:47

 

            En fait Pradier fut beaucoup plus influencé par le récit de Théophile Gautier (3) impatient puis flatté de voir ses phrases devenir marbre, concrétisation de sa théorie de l’art pour l’art, du Beau pur en soi et pour soi.

Comment Nyssia apparaît-elle dans le récit? Elle est d’abord une image inoubliable, une idole au corps parfait, dans un dévoilement prémonitoire aperçue par Gygès, sorte de déesse inquiétante et fatale, « Méduse de beauté » qui pétrifie, « éblouit, fascine, foudroie » dans son épiphanie et sa « blancheur étincelante ».

Pradier la ciselle dans un marbre scintillant. Rappelons qu’il est un des rares sculpteurs,  même à l’époque, à pratiquer la taille directement faite par lui-même et non par un « praticien » d’après un grand  modèle en plâtre, à partir d’ébauches informes, si bien que pour beaucoup d’autres la statue serait perdue! Cette virtuosité répond au « désir de l’idole » exprimée par Candaule, l’époux de Nyssia : « Si le marbre n’était pas rebelle à mon ciseau, [...] je taillerais un simulacre de ce corps [...]! Et plus tard, lorsque sous le limon des déluges, sous la poussière des villes dissoutes, les hommes des âges futurs rencontreraient quelque morceau de cette ombre pétrifiée [...], ils élèveraient un temple pour loger le divin fragment ». Remarquons qu’il est question de la femme pétrifiée, fragmentée, fantasmée dans son corps devenu simulacre.

Le texte de Gautier est d’ailleurs parsemé de références à la sculpture, et, en ce qui concerne Nyssia, dans les deux sens, puisqu’avec son corps c’est comme si elle avait voulu « modeler une statue », et donc c’était son corps qui imitait la statuaire, et d’autre part elle ne pourrait qu’être un modèle idéal pour tout sculpteur, et donc c’était la statuaire qui imitait les formes de son corps.Quant à Candaule, c’est un grand amateur et connaisseur de la sculpture, qui préférait le marbre, l’image idéelle, à la « vraie » femme. Après avoir montré à Gygès Nyssia nue il l’avertira : « Mon pauvre ami, ne va pas faire la folie d’être amoureux de Nyssia, tu perdrais tes peines; c’est une statue que je t’ai fait voir et non une femme ». Ce qu’elle confirme en disant : « un coeur d’airain habite ma poitrine de marbre ». N’est-elle pas une idole animée? Gygès, lui, a conservé longtemps l’image dérobée de Nyssia, comme gravée, et il croit voir une statue lorsqu’elle lui est révélée dans toute sa nudité.

Cette présence hyperbolique de la sculpture n’est pas le seul point remarquable du récit de Gautier, il y a aussi l’insistance sur la chevelure de Nyssia : « onde de cheveux rutilants semblables à l’électrum en fusion » ou encore «  flots de cheveux, fleuve d’or plus opulent que le Pactole ».

Mais il y a mieux, car c’est le moment, semble-t-il, que Pradier semble avoir éternisé, où ses « cheveux, qui, n’étant plus retenus par les épingles, roulèrent en spirales alanguies sur son dos [...] et ses bras onduleux comme des cols de cygne s’arrondirent au-dessus de sa tête pour enrouler et fixer la torsade ». Il est frappant en effet de voir Nyssia nue arranger sa chevelure qui ruisselle dans son dos en deux pans se terminant en énormes boucles, jusqu’au pli du poplité, derrière le genou. Nous essaierons d’interpréter cette extraordinaire toison.

                        « Extase! Pour peupler ce soir l’alcôve obscure

                           Des souvenirs dormant dans cette chevelure,

                           Je la veux agiter dans l’air comme un mouchoir! [...]

                           Longtemps! Toujours! Ma main dans ta crinière lourde

                           Sèmera le rubis, la perle et le saphir »

écrit Baudelaire dans son poème  La chevelure.

Cependant c’est Maeterlinck qui s’approche peut-être le plus de la représentation de cette longueur étonnante :

« PELLEAS : Oh! Oh! Qu’est-ce que c’est?... Tes cheveux, tes cheveux descendent vers moi! [...] Toute ta chevelure est tombée de la tour!... Je la tiens dans mes mains, je la touche des lèvres... Je la tiens dans les bras [...] Je n’ai jamais vu de cheveux comme les tiens [...]. Vois, vois; ils viennent de si haut et m’inondent jusqu’au coeur ». On sait qu’Absalon les utilisera autrement :

« Vous allez me suivre à genoux! A genoux! A genoux devant moi! Ah! Ah! Vos longs cheveux servent enfin à quelque chose! A droite, et puis à gauche » (4).

Toujours est-il que le récit de Gautier se clôt sur une scène sensuelle et inquiétante : « Nyssia dénoua ses cheveux et laissa s’étaler sur ses épaules leurs opulentes nappes blondes. Gygès, dans sa cachette crut les voir se colorer de teintes fauves, s’illuminer de reflets de flammes et de sang, et leurs boucles s’allonger avec des ondulations vipérines comme la chevelure des Gorgones et des Méduses ».

Car Nyssia est aussi la figure de la mort.

Baudelaire, dans sa critique du tableau de Jean-Léon Gérôme « Le Roi Candaule » du Salon de 1859, dira que cette anecdote avec « la terrible reine » doit être traitée d’ « une manière asiatique, funeste, sanglante ». C’est ainsi que Gautier l’avait hallucinée :  « Ses cothurnes délacés, la reine jeta sa première tunique sur le dos du fauteuil d’ivoire. Cette draperie, ainsi posée, produisit sur Gygès l’effet d’un de ces linges aux plis sinistres, dont on enveloppe les morts [...]. Quand Nyssia quittant son dernier voile s’avança vers le lit blanche et nue comme une ombre, il crut que la Mort [...] venait en personne s’emparer de Candaule ».

Il est intéressant de noter que la statue fut sculptée dans un couvercle de sarcophage antique en marbre pentélique (comme le Parthénon ) rapporté en France par le prince de Joinville; et qu’une reproduction est placée sur le tombeau de Pradier au Père Lachaise, mort subitement en 1852. Ainsi Nyssia incarne la fascination de la mort, cette troisième femme que rencontre tout homme, après la mère et l’épouse et qui l’éblouit comme étant la plus éclatante, celle-là même que Socrate vit en songe juste avant de mourir : « J’eus l’impression de voir venir à moi une femme belle et pleine de grâce, portant des vêtements blancs, qui m’appela par mon nom et me dit : Socrate, trois jours après, tu peux arriver dans la Phthie fertile... » Criton 44b.

Il est curieux de relever que Gygès, notre troisième personnage, est comparé par Gautier à Narcisse : « Qui l’eût vu, aux faibles lueurs des étoiles, ainsi penché désespérément sur cette fontaine, l’eût pris pour Narcisse poursuivant son reflet » (2); et encore plus curieux de voir Gygès parler de son propre néant. Absence du sujet dans le creux de l’Etre?

Mais quelle est donc cette « histoire » qui noue nos trois figures?

Hérodote raconte que Candaule, tyran de Sardes, était éperdument épris de son épouse, mais qu’il voulait convaincre Gygès, favori parmi les gardes du corps, de la beauté de sa femme. Il l’introduisit donc en secret dans la chambre à coucher mais celle-ci le vit sortir et décida de se venger. Elle fit assassiner pendant son sommeil son mari par celui qui l’avait vue nue. Ainsi les Mermnades succédèrent aux Héraclides. Chez Platon, le récit est légèrement différent. Gygès est un berger qui, lors d’un orage découvre un anneau qui le rend invisible. Alors, « arrivé au palais, il séduisit la reine, complota avec elle la mort du roi, le tua, et obtint ainsi le pouvoir » (5). Cette narration brutale et courte s’inscrit dans la vaste réflexion platonicienne sur la justice : échappant à toute prise que ferions-nous  si nous étions insaisissables?

On connaît, dans la veine érotique, la réponse, en bandes dessinées, de l’auteur du « Déclic », en son album « Le parfum de l’invisible ». Il est vrai que La Fontaine en avait déjà fait un conte libertin (6).

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16 janvier 2009 5 16 /01 /janvier /2009 11:33

NYSSIA, LA CHEVELURE ET LA CASSOLETTE.

 

 

                                                           « La chevelure vol d’une flamme à l’extrême

                                                           Occident de désirs pour la tout déployer [...]

                                                           Rien qu’à simplifier avec gloire la femme

                                                           Accomplit par son chef fulgurante l’exploit »

                                                                                                                      Mallarmé

 

 

            L’étude de l’histoire commence à proprement parler avec l’ouvrage intitulé Historia (qui signifie en grec  l’Enquête) d’Hérodote, premier « historien » puisque c’est lui le créateur du « mot », au sens spécifique de recueillir et classer les informations concernant les événements du passé humain pour lutter contre le temps et les arracher à l’oubli. Tout débute par quatre enlèvements : celui d’Io, d’Europe, de Médée, fille du roi de Colchide, d’Hélène. Ainsi, à la source de toutes les « histoires », il y a la violence et le rapt. Mais l’enquête initiale d’Hérodote (1) va porter sur le roi Candaule et son épouse Nyssia "callicysthe" qui signifie "au beau sexe" pour une femme ( ce néologisme est formé sur le modèle de "callipyge", "aux belles fesses" comme celles de la fameuse sculpture du Musée de Naples)  et qui servira, au XIXème siècle, de source d’inspiration au sculpteur James Pradier, né à Genève, qui ne sera pas épargné, lui non plus, par les événements historiques. Son père fut condamné à dix ans de prison en 1794 pour avoir aidé la fuite d’émigrés genevois devant le retour des révolutionnaires exilés en France; son oncle et le beau-frère de celui-ci furent assassinés dans la rue à la sortie du tribunal pour avoir appartenu au parti « réactionnaire ». James Pradier vivant à Paris envisagea un exil possible à Florence, comme Fabre (2), mais lui au moment des troubles de 1848 qui allaient aboutir à la prise de pouvoir du futur Napoléon III. Paradoxe, il sollicita de façonner le monument en l’honneur de Jean-Jacques Rousseau, inspirateur des révolutionnaires, pour la ville de Genève annexée par la France dès 1798, devenue « Préfecture du Léman » jusqu’en 1813.

C’est lui qui fit les figures colossales de Lille et de Strasbourg de la place de la Concorde, l’oeuvre en pierre sur le fronton sud du Palais du Luxembourg, la fontaine de Molière à Paris et celle sur l’Esplanade à Nîmes, les quatre Renommées en relief de l’Arc de Triomphe de l’Etoile, et la statue de Saint Louis à Aigues-Mortes!

Cependant «l’histoire » qui va nous retenir en premier lieu sera plus intime, dans le sens équivoque utilisé par Mallarmé dans son sonnet adressé à Mary Laurent lorsqu’il écrit : « M’introduire dans ton histoire ».

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13 janvier 2009 2 13 /01 /janvier /2009 13:04

 

La jouissance inhumaine de l'Etre

 

Sade, le "divin" marquis, est-il inhumain ? Il pourrait peut-être correspondre à la démesure de l'être "sans lignage, sans loi, sans foyer", que pointe du doigt Aristote, "naturellement violent et isolé comme une pièce à l'écart au jeu de tric-trac", d'un côté bête, de l'autre dieu[1]. L'isolement sera la caractéristique des dieux épicuriens. Certes, "l'isolisme" est un concept et un néologisme sadien, basé sur le désir de jouissance qui nous isole et nous enjoint de "nous délecter, n'importe aux dépens de qui". D'autre part, un de ses personnages (et si l'on identifie l'auteur à celui-ci), se revêtant d'une peau de tigre, satisfait son "délire qui le ravale au rang des plus dangereux animaux de la nature "[2]. Mais Sade est conforme à tous les critères que les philosophes ont donné de l'humain. Et d'abord celui d'Aristote lui-même : avoir le logos en partage. Sade est un maître du langage et du plaidoyer argumenté. Prenons le critère kantien : le passage à l'humanité par l'exercice de l'entendement[3]. Sade ne cesse de justifier son comportement et celui de ses personnages et de raisonner. Enfin, celui d'Ernst Cassirer : l'usage de formes symboliques structurant une pensée, un récit[4]. L'oeuvre de Sade en témoigne toute entière...

Maintenant demandons-nous si les scènes tracées par Sade sont inhumaines. Elles le semblent au premier abord. Dans Les cent vingt journées de Sodome, Sade va décrire avec crescendo , accelerando et leitmotiv, en un mouvement qui s'enfle en férocité, qui reprend les thèmes à des niveaux de plus en plus sanguinaires mais de manière toujours plus laconique, les quatre passions : simples, doubles, criminelles et meurtrières ; ces dernières, insoutenables dans leur atrocité mêlée de lubricité. Cela commence dans la coprophagie et se termine dans des tortures inimaginables où le désir et le meurtre ne peuvent plus se distinguer, atteignant un paroxysme inouï dont le lecteur ne peut sortir indemne. "Soudain un bloc d'abîme" a écrit Annie Le Brun, se tenant au bord du gouffre[5]... Cette oeuvre inégalée et inégalable n'est pourtant pas inhumaine car elle plonge son inspiration dans la description détaillée des supplices pratiqués par tous les peuples en tous temps[6].

Seraient-ce alors les arguments de Sade qui seraient inhumains ? Quels sont-ils ? Ils s'appuient sur le "profond Helvétius" (selon une de ses propres notes[7]) qui soutient que "tout jugement n'est qu'une sensation", "que la matière n'est pas un être, qu'il n'y a dans la nature que des individus auxquels on a donné le nom de corps", que "la liberté de l'homme consiste dans l'exercice libre de sa puissance", et qu'il y a un "penchant naturel qui porte tous les hommes à l'usurpation" due au "désir que tous les hommes ont d'être despotes"[8]. Sade, dans la même note, rend hommage au "sage et savant Montesquieu", qui a si bien étudié le despotisme, et à "l'aimable La Mettrie". Bref, Sade est le fils humain de son temps, sauf en ce qui concerne la jouissance inhumaine de la nature qui justifie le crime. Même La Mettrie n'ira pas si loin, lui qui écrit : "la philosophie la plus hardie n'est point essentiellement contraire aux bonnes moeurs, et ne traîne en un mot aucune sorte de danger à sa suite"[9]. Sade, au contraire, demande : "Quelle autre voix que celle de la nature nous suggère les haines personnelles, les guerres, en un mot tous ces motifs de meurtres perpétuels ? Or, si elle nous les conseille, elle en a donc besoin. Comment donc pouvons-nous, d'après cela, nous supposer coupables envers elle, dès que nous faisons que suivre ses vues ?"et il ajoute : "mais en voilà plus qu'il ne faut pour convaincre tout lecteur éclairé qu'il est impossible que le meurtre puisse jamais outrager la nature"[10]. Rien n'est contre nature, tout ce qui se déroule dans la nature est naturel, cela fait partie à la fois de l'équilibre et du dynamisme de la nature. D'Holbach, que Sade connaît parfaitement, avait vu que l'univers produit, transforme et détruit tous les êtres puisque " tout dans la nature est dans un mouvement continuel", mais il retombait dans la croyance que le trouble et le désordre "l'avertiront promptement que la nature n'approuve point sa conduite", que sa conscience "le récompense ou le punit sur le champ"[11]. A l'opposé, Sade affirmera : "la nature [...] n'a pas été absurde au point de nous donner le pouvoir de la troubler ou de la déranger dans sa marche"[12]. Tous les goûts, toutes les bizarreries inexplicables font partie de la nature. "c'est de cette tranquillité, dans la route du mal, que je me suis convaincu de l'indifférence des actions de l'homme. Allumant le flambeau de la philosophie à l'ardent foyer des passions, j'ai distingué, à sa lueur, qu'une des premières lois de la nature, était de varier ses oeuvres"[13]. Destructions meurtrières, inclinations bizarres, obscures et compulsives, déroulement inhumain et sans fin de l'univers, on semble rencontrer les trois jouissances de la Mort, de l' Autre et de l'Etre.

 

 

Bien que la vie, pour l'être humain, soit un voyage vers la mort, l'ek-stase vers le Rien, la jouissance de la Mort elle-même, le Maître absolu, ne produit pas l'anéantissement total. La jouissance de l'Etre, de l' Il-y-a, continue. Même si l'homme arrivait à contrarier le cours des astres ou à détruire la terre et l' ensemble des êtres vivants, y compris lui-même, sur cette planète, tout cela ne serait encore que naturel. Faut-il s'en émerveiller ou en avoir des insomnies ? Les êtres passent, l' Etre jouit. Quant aux hommes, ils ne savent prendre véritablement que du plaisir car la "jouissance" est au-delà du plaisir, c'est celle de l'Autre, du masochiste qui se fait battre, du sadique qui égorge, des soeurs Papin qui énucléent. Vient ensuite un grand soulagement et le retour à la vie ordinaire. L' Autre a joui. Une fois que l'homme a atteint son point de haine, il se vide. Il redevient "normal". Alors l'humain est un être creux.



[1]              Aristote, Politique, 1, 2, 1252-1253.

[2]              Sade, Histoire de Juliette, U.G.E., 1976, 1977, tome 1, p.61, 105 ; tome 2, p.502.

[3]              Kant, Anthropologie au point de vue pragmatique, première partie, Livre , 1, ? 1.

[4]              Cassirer, La Philosophie des formes  symboliques , éd. de Minuit, 1972, vol. III, p.59-62.

[5]              Annie Le Brun, Soudain un bloc d'abîme, Sade, Pauvert, 1986. '

[6]              Démeunier, L'Esprit des usages et des coutumes des différents peuples, 1776, souvent cité par Michel Delon dans les notes de son édition des Oeuvres  de Sade, La Pléiade, 1990.

[7]              Sade, Histoire de Juliette, tome 1, p.206.

[8]              Helvétius, De l'Esprit, livre 1, chap. 1, 4 ; livre III, chap.4.

[9]              La Mettrie, Discours préliminaire.

[10]             Sade, La Philosophie dans le boudoir, Folio, 1976, p.241.

[11]             D'Holbach, Système de la nature, 1, ch. 2 ; II, chap.7.

[12]             Sade, La Philosophie dans le boudoir, p.280.

[13]             Sade, Aline et Valcour, Oeuvres, I, p.578.

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12 janvier 2009 1 12 /01 /janvier /2009 13:18

 

La jouissance inhumaine de l'Autre

 

Cette furie de la destruction commise par l'esclave et cette fascination pour la jouissance mortelle, nous la retrouvons chez Lacan. Son maître, Gaëtan Gatian de Clérambault, psychiatre et professeur de Drapé aux Beaux-Arts, s'est tiré une balle dans la tête en se regardant dans un miroir[1]. Les premières publications de Jacques Lacan portent sur le crime des soeurs Papin, les bonnes qui assassinèrent sauvagement leur patronne et sa fille, laissant dans l'escalier les yeux qu'elles avaient énucléés[2]. Oedipe n'est pas loin... Vingt ans après ses premières publications, Lacan n'hésite pas à écrire : "pour que la relation de transfert pût dès lors échapper à ces effets, il faudrait que l'analyste eût dépouillé l'image narcissique de son Moi de toutes les formes du désir où elle s'est constituée, pour la réduire à la seule figure qui, sous leurs masques, la soutient : celle du maître absolu, la mort. [...] Et ce serait la fin exigible pour le Moi de l'analyste, dont on peut dire qu'il ne doit connaître que le prestige d'un seul maître : la mort"[3]. Toutes les formes de désir, sous la diversité infinie de leurs masques, ne cachent donc qu'un seul désir, celui de la mort. C'est ce que Lacan a vu dans le personnage d'Antigone, fruit de l'inceste de son père Oedipe avec sa mère (mère d'Oedipe et mère d'Antigone) : "Antigone mène jusqu'à la limite l'accomplissement de ce que l'on peut appeler le désir pur, le pur et simple désir de mort comme tel". En effet, n'a-t-elle pas déclaré "d'elle-même, et depuis toujours : je suis morte et je veux la mort" ? Elle incarne la pulsion de mort. Mais son désir d'où vient-il ? Du désir de la mère à la fois fondateur d'une lignée et désir criminel. "Aucune médiation n'est ici possible, si ce n'est ce désir, son caractère radicalement destructif. La descendance de l'union incestueuse s'est dédoublée en deux frères, l'un qui représente la puissance, l'autre qui représente le crime. Il n'y a qu'une personne pour assumer le crime, et la validité du crime, si ce n'est Antigone".

Mais Lacan ne nous parle pas seulement du désir inhumain de la mort, du désir de mort (désir du sujet de mourir, désir d'autrui de tuer le sujet, désir qui provient de la mort elle-même). Il aborde le problème de la jouissance. Il y a la jouissance humaine de l'autre, tout d'abord. Jouissance d'autrui à me nuire gratuitement comme l'avait vu Freud. Jouissance du sujet à faire mal à autrui. Jouissance de la transgression de la Loi : "la jouissance [...] est un mal parce qu'elle comporte le mal du prochain. Quel est celui qui, au nom du plaisir, ne mollit pas dès les premiers pas un peu sérieux vers sa jouissance ? [...] C'est la présence de cette méchanceté foncière qui habite en ce prochain. Mais dès lors elle habite aussi en moi-même. Et qu'est-ce qui m'est plus prochain que ce coeur en moi-même qui est celui de ma jouissance, dont je n'ose approcher ? Car dès que j'en approche [...] surgit cette insondable agressivité devant quoi je recule, que je retourne contre moi, et qui vient, à la place de la Loi évanouie, donner son poids à qui m'empêche de franchir une certaine frontière à la limite de la Chose". Mais si j'utilise cette agressivité qui vient de moi contre moi-même, cette cruauté morale par amour du prochain, je peux utiliser cette agressivité en la retournant contre lui, puisqu'il est un autre moi-même ! Mon image a été construite dans le miroir du regard de l'autre !

C'est ici que surgit la jouissance inhumaine de l'Autre. "Saint Martin partage son manteau [...] car le mendiant est nu. Mais peut-être, au-delà du besoin de se vêtir, mendiait-il autre chose, que Saint Martin le tue ou le baise. [...] C'est bien sûr de cet au-delà du principe du plaisir, de ce lieu de la Chose innommable et de ce qui s'y passe [...] quand on nous conte que la bienheureuse Marie Allacoque mangeait avec non moins de récompense d'effusions spirituelles, les excréments d'un malade"[4]. Le Maître est ici le grand Autre, l'Inconscient qui jouit, à leur insu, des sujets humains, "instruments de la jouissance divine"[5].



[1]              Personne, à notre connaissance, ne semble avoir relié ce fait à la double théorie lacanienne du miroir (schéma du miroir avec "bouquet renversé" d'une part et "stade du miroir" de l'autre). Lacan, Ecrits, Seuil, 1966, p.674 et p.93 sqq.

[2]              Cette "dialectique du maître et de l'esclave" est à l'origine de la pièce de théâtre Les Bonnes  de Jean Genet où précisément les soeurs jouent en miroir le rôle de leur maîtresse et de sa fille...

[3]              Lacan, Ecrits, p.348-349.

[4]              Lacan, L'éthique de la psychanalyse, séminaire VII, Seuil, 1986, p.328-329 (Hegel a longuement analysé le cas d'Antigone qui incarne, pour lui, l'opposition à la Loi, Phénoménologie de l’Esprit, tome 2, p.20-43) ; p.217-219 ; 221.

[5]              Lacan, L'envers de la psychanalyse, séminaire XVII, Seuil, 1991, p.75.

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12 janvier 2009 1 12 /01 /janvier /2009 13:10

 

la jouissance inhumaine du Maître

 

Au moment où l'esclave rencontre "la chose", il la nie et tente de la supprimer, mais sa négation est imparfaite. La chose résiste, est indépendante de lui ; il ne peut en venir à bout et l'anéantir. Il ne fait que la transformer. Son désir est réfréné, la disparition de l'objet retardée. Son désir ? Quel désir ? Le désir de destruction. Sa jouissance est incomplète, ne va pas jusqu'au bout. "Inversement, par cette médiation [servile], le rapport immédiat devient pour le maître la pure négation de cette même chose ou la jouissance ; ce qui n'est pas exécuté par le désir [de l'esclave] est exécuté par la jouissance du maître ; en finir avec la chose : l'assouvissement dans la jouissance". L'anéantissement de l'objet a produit la jouissance du maître. Mais celle-ci n'est encore qu'humaine : "cela n'est pas exécuté par le désir [de destruction de l'esclave] à cause de l'indépendance de la chose ; mais le maître, qui a interposé l'esclave entre la chose et lui, se relie ainsi seulement à la dépendance de la chose, et purement en jouit. [...] Il est la pure puissance négative à l'égard de laquelle la chose est néant". Le maître jouit de la disparition totale de l'objet tandis que l'esclave, frustré, n'a produit qu'une destruction partielle. Il tiendra sa revanche au moment de la Révolution française au nom de la liberté : "la liberté universelle ne peut donc produire ni une oeuvre positive ni une opération positive ; il ne lui reste que l'opération négative ; elle est seulement la furie de la destruction". Donnons un exemple de cette furie : on coupa, le 3 septembre 1792, les seins et la vulve de la princesse de Lambale qui servit de moustache à l'un des patriotes, à l'hilarité générale ! Cette ré-jouissance populaire est là encore, humaine... "L'unique oeuvre et opération de la liberté universelle est donc la mort, et, plus exactement, une mort qui n'a aucune portée intérieure, qui n'accomplit rien, car ce qui est nié c'est le point vide de contenu, le point du Soi absolument libre. C'est ainsi : la mort la plus froide et la plus plate, sans plus de signification que de trancher une tête de chou ou d'engloutir une gorgée d'eau". Il n'y a pas à choisir entre la liberté ou la mort, la liberté universelle est la mort violente infligée.

Et pourtant l'esclave a rencontré le vrai maître, non pas dans le travail servile, mais dans l'angoisse : "cette conscience a précisément éprouvé l'angoisse non au sujet de telle ou telle chose, non durant tel ou tel instant, mais elle a éprouvé l'angoisse au sujet de l'intégralité de son essence, car elle a ressenti la peur de la mort, le maître absolu (des absoluten Herrn). Dans cette angoisse, elle a été dissoute intimement, a tremblé dans les profondeurs de soi-même, et tout ce qui était fixe a vacillé en elle. Mais un tel mouvement, pur et universel, une telle fluidification absolue de toute subsistance, c'est là l'essence simple de la conscience de soi, l'absolue négativité; le pur être-pour-soi, qui est donc en cette conscience même"[1]Nous tenons ici la jouissance du maître, non celle humaine du maître de l'esclave ou de l'esclave devenu maître, mais la jouissance inhumaine de la mort elle-même, le maître absolu. Seulement si le pur être-pour-soi est l'absolue négativité, alors, le désir est désir de mort et aucune reconnaissance, aucune réconciliation sociale ou autre, ne pourra satisfaire ce désir de mort, ce désir de voir la mort en face. Désir impossible, inhumain, jouissance absolue, inhumaine, irréalisable, puisqu'au moment même où l'on voit la mort en face l'on n'est plus.



[1]              Hegel, La phénoménologie de l'esprit,  Aubier, 1939, tome 1, p.162-163 ; tome 2, p. 135-136 ; tome 1, p. 164.

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12 janvier 2009 1 12 /01 /janvier /2009 13:03

La Jouissance inhumaine

Patrice tardieu

 

Qu'est-ce qui est inhumain ? Qu'est-ce qui peut être dit inhumain ? Y-a-t-il de l'inhumain ? Toutes ces questions nous permettrons de mieux cerner l'humain. Lorsque le prélat et orateur français Esprit Fléchier (1632-1710) s'écrie : "Il est inhumain de s'en prendre aux gens à qui la crainte et le respect ôtent la liberté de se défendre et de se plaindre", peut-on lui accorder ce point ? Non, car quoi de plus humain que l'abus de pouvoir ! Montesquieu n'a t-il pas montré que tout homme "va jusqu'à ce qu'il trouve des limites"[1]? Quand le moraliste Pierre Charron se récrie : "c'est un vilain et détestable vice que la cruauté, et contre nature, aussi est-il appelé inhumanité" a -t-il raison ? Non, car la cruauté qui vient du mot latin "cruor" (sang répandu) est une constante de l'humanité. Schelling n'a t-il d'ailleurs pas établi que "nul n'atteint le sommet de son bien ni l'abîme de son mal"[2]? Les "cris inhumains" que prétend pousser le poète Marot, le sont-ils vraiment ? De façon générale peut-on qualifier d'inhumain, un travail, une loi, une joie, un silence, un sang, une guerre ? Non, pour autant que c'est l'homme qui y est impliqué. Rien de ce que fait l'être humain, même le plus "barbare" ou le plus "féroce", ne peut être in-humain. Dans le langage courtois du XVIIème siècle, chez Racine, Corneille, Molière, la "belle inhumaine" l'est-elle ? Non, c'est tout simplement une femme qui refuse de se laisser pénétrer ! Maintenant, peut-on parler d'une jouissance inhumaine ? Cela ne semble pas possible non plus car on définit habituellement la jouissance comme un plaisir extrême des sens. Pourtant trois auteurs, au moins, ont introduit ce concept dans la philosophie. En quel sens est-il permis de le faire ? Quels sont les arguments de Hegel, de Lacan, de Sade ?



[1]              Montesquieu, l'Esprit des lois, livre XI, chap. 4.

[2]              Schelling, Oeuvres métaphysiques, Gallimard, 1980, p.214.

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6 janvier 2009 2 06 /01 /janvier /2009 12:44

Deux petites figurines "à la Miro", mais qui sont deux "idoles du type de Troy",rapportées de Tortan;marbre;hauteur 8.3cm et 9.4 cm; vers 3300 - 3000 av.J.C.
"Idole aux yeux"; terre cuite à engobe rouge poli; "sculpture à la Picasso"; hauteur: 27 cm; Mésopotamie du Nord, vers la fin du IVème millénaire av. J.C. 

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3 janvier 2009 6 03 /01 /janvier /2009 18:07
Mots clefs : démoniaque, guérison, visage, Saint Suaire, stigmates, torture ,pietà, outrage, moquerie, soleil, les élus, les damnés, retable, statère, Dieu, fresque, fureur, croix, sculpture en bois, retable, fier, tombeau, rambarde, maniérisme, rédempteur, textes canoniques, tableau, synoptique, messie, théologie, métaphysique, le Verbe, le commencement de toutes choses, la vie, agneau, pâque, évangéliste, livre d’or, tempête, lac, un furieux, attaché, lien, chaînes, sépulcres, nom, légion, démons, abîme, porcs, pourceaux, frayeur, courroux, bergers, théodicée, théologien, barque, Eglise, tempête, cubiste, construction géométrique, huile sur toile, forteresse, citadelle, géométrisme, espace, cubisme, pyramide entaillée, brièveté de la vie, la physique de Descartes, les coniques, la cycloïde, géométrie euclidienne, physique moderne, rupture radicale, géométrie non-euclidienne, points de vue incompatibles simultanément, proportions de la figure humaine, antiquité, expression des passions, théorie cartésienne, couleurs tranchées, harmonie du tout ensemble, les six parties du jour, distribution de la lumière, action politique, sain d’esprit, folie transférée dans les cochons, enthousiasme, « ce que j’ai écrit, je l’ai écrit »,christ-roi, thaumaturge, traversé et transporté par Dieu, enthousiasme politico-religieux, enchaîné, paille, partisans de la Fronde, régence, troubles civils, Sa Majesté, le maître, la canonnade, sinistres rumeurs, crépitation de l’incendie, fusillades, égorgements des échevins, des magistrats, horreur, scènes de violence, désordre indescriptible, un geste mémorable, l’exil, religion calviniste, place forte protestante, ville assiégée et conquise, reddition, fuite, forte émigration des huguenots, dénigrement, jalousie, relégations théologico-politiques, le « comment », le « pourquoi » d’une œuvre, méthode utraquistique, calvinisme, épicurisme, les pourceaux d’Epicure,doctrine du plaisir, plaisir en repos, plaisir en mouvement, théorie de la prédestination, prescience divine, d’un seul regard, passé, présent, futur, damner les uns gratuitement, sauver les autres gratuitement, folie des hommes qui se rebellent contre les décisions de Dieu, règle suprême et souveraine de justice, volonté et justice, à Dieu seul la gloire du salut de chacun, construction synoptique, thèse théologique, juxtaposition des espaces, juxtaposition des durées, analyse en abîme,superposition d’éclairages différents, donner à lire et à voir,apprécier l’œuvre d’art, dépasser la simple impression première. Noms clefs : Sébastien Bourdon, Jésus, Zurbaran, Fra Angelico, Zeus, Rubens, Apollon, Simone Martini, Georges de la Tour, Saint Matthieu, Le Caravage, Pierre, César, Titien, Giotto, Piero della Francesca, Gauguin, Jaccopo Carruci, Matthieu, Messie, Marc, Saint Pierre, Luc, Saint Paul, Jean, Agneau de Dieu, Tibériade, Géraséniens, Leibniz, Tertullien, Poussin, Cézanne, Picasso, Braque, Descartes, Pascal, Charles Lebrun, Michel Foucault, Jérôme Bosch, Brueghel, Le Sanhédrin, Le Messie, le Christ, Kierkegaard, Saint Augustin, Le Caravage, Zurbaran, Ulysse, Circé, Aiétès, Hélios, Persé, Oceanos, Eurylochos, Hermès, Tirésias, Simon le magicien, Saint Pierre, Ponce Pilate, Jésus le Nazôréen roi des juifs, Les Grands Prêtres, Saint Jean, Christ-Roi, Louis XIV,Anne d’Autriche, M. le Prince, M. de Turenne, Christine de Suède, Descartes, l’Inquisition, Horace, Epicure, Aristippe de Cyrène, Calvin, Louis XIII, Saint Marc, Saint Luc, Gérard Mordillat, Jérôme Prieur, Homère, Charles Ponsonailhe, Patrice Tardieu. Œuvres picturales clefs : Sébastien Bourdon: La guérison du démoniaque; Poussin: Paysage avec Orphée et Eurydice, Le Christ et la femme adultère, La mort de Saphire; Sébastien Bourdon: Le four à chaux, La halte de Bohémiens et de soldats, Portrait de Descartes, L’homme aux rubans noirs. Textes clefs : Ancien Testament, les Evangiles, les Ecritures, Folie et Déraison, Histoire de la folie à l’âge classique, Christos, l’Odyssée, Sébastien Bourdon, Institution de la religion chrétienne Lieux clefs : la Chartreuse de Villeneuve-lès-Avignon, le couvent de San Marco à Florence, la Chapelle Sixtine, l’Hôtel-Dieu de Beaune, la Chapelle Brancacci de Santa Maria del Carmine, l’Abbaye de Lérins, Issenheim, la Cathédrale de Sienne, le lac de Tibériade, la Décapole, le Château Saint-Ange de Rome, la pyramide de Caius Cestius, l’île d’Aiaié, Ithaque, la Galilée, la Bastille, Montpellier, Rome. Mots grecs : sunopsis, Logos, Christos, agapè,enthousiasmos. Mots latins : soli Deo gloria, corpus Christi, credo quia absurdum, titulus. Mot italien : pietà. Mot hébreu : Pesar.
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16 décembre 2008 2 16 /12 /décembre /2008 13:24
Mains ouvertes et poings fermés.
La chaîne et la paille.
Le Pic Saint -Loup ( derrière le château Saint-Ange ).
Bourdon cubiste ( le cube bleu )?
Les triangles équilatéraux.
La double ligne horizontale.

Schéma de Patrice Tardieu du tableau La guérison du démoniaque de Sébastien Bourdon.
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