Les cent fleurs, Le grand bond en avant, La révolution culturelle, Mai 1968 en Chine.
Donald Trump ressemble, pour l’instant, plutôt à un personnage de Disney, « Donald Duck » [ Donald le Canard ], associé au riche « Oncle Picsou » en français. On espère qu’il ne tombera pas dans la mare au canard et ne devienne « a duck », un spéculateur insolvable, selon l’expression anglaise du marché financier ! Élu Président des États -Unis le 8 novembre 2016 il a dit durant sa campagne qu’il allait surveiller et limiter les biens économiques venus de Chine. Mais revenons, comme nous l’avons fait à propos des problèmes des USA, au démarrage de la Chine actuelle.
Après Charles Taylor, Président du Liberia de 1997 à 2003, dont la femme avait rencontré Hillary Clinton, condamné pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, il faudrait revenir sur le plus grand meurtrier de notre temps. Il s’agit de « Mao Tsé Toung » que l’on écrit maintenant « Mao Zedong », Président dès 1950 de la Chine rouge jusqu’à sa mort en 1976, dépassant Hitler et l’Allemagne nazi, Lénine, Staline et l’ URSS. L’hebdomadaire L’Obs, édition numéro 2702 du 18 au 24 août 2016, fait en quelque sorte son « mea culpa » avec en couverture « Mao, le plus grand criminel de l’histoire », car ce magazine a lui aussi fait parti d’un aveuglement, comme beaucoup d’autres publications, notamment par les articles du très fougueux Maurice Clavel, à une certaine époque. Il faut dire que la Chine maintenant est rompue, avec son « commis voyageur » de Président, Xi Jinping, au commerce capitalistique, mais continue à officiellement célébrer la statue de Mao en or et jade présentée en 2013, ainsi que son effigie sur les billets de banque ! En fait Mao a dépassé les despotismes antiques et modernes, les tyrannies militaires et autres, la « paranoïa » de certains dirigeants, sans que cela ouvre les yeux du monde. La gauche comme la droite l’ont honoré, les étudiants de 1968 l’ont adoré ( je l’ai personnellement observé, étant moi-même étudiant en philosophie à la Sorbonne, sans me laissé entraîner dans ce délire mortifère ! ), des cinéastes comme Jean-Luc Godard l’ont encensé dans le film « La chinoise » (de 1967 ) avec Anne Wiazemsky et Jean-Pierre Léaud brandissant le petit livre rouge, des pseudo-peintres pop art comme Andy Warhol et ses photos colorées prises par d’autres, l’ont représenté. J’ai assisté également à une émission télévisée où Alain Peyrefitte, Ministre du Général de Gaule, fort de son livre de 1973, Quand la Chine s’éveillera ( qui est une citation de Napoléon ! ) coupa la parole à un rescapé du Lao Gaï ( le Goulag chinois dispersé sur tout le territoire ). On peut également évoquer l’interview que Mao accorda au naïf Edgar Snow en 1976, juste avant sa mort, se qualifiant de « wu-fa wu-t’ien » que Snow comprit comme signifiant « un moine solitaire, marchant sous la pluie avec un parapluie percé », ce qui sembla extrêmement modeste aux occidentaux nourris de séries télévisées sur les moines asiatiques gymnastes pleins de sagesse. Mais comme l’a révélé Simon Leys ( dans un article du Point, numéro 208, du 13 septembre 1976 ), cette expression chinoise est un calembour très connu qui doit être traduit par « Je suis sans foi ni loi », ce qui caractérise très bien Mao.
Jetons un bref coup d’œil sur les crimes abyssaux de Mao Zedong qui a fait périr plus de cinquante millions de personnes innocentes, par simple idéologie et volonté totalitaire, pendant que l’opinion occidentale s’éprenait de lui et l’honore encore !
La tactique de Mao est de faire participer toute la population à ses exactions et ses crimes contre l’humanité et de renverser le sens des mots pour les crédules d’hier et d’aujourd’hui. « Les Cent fleurs » promises, en 1956 -1957, envoient au Goulag chinois les contestataires. Le « Grand bond en avant » est celui d’une violence inouïe contre tous les paysans asservis et affamés, avec pour résultat de 1958 à 1962, quarante cinq millions de morts ! La « Révolution Culturelle » de 1966 n’a rien de « culturelle », il s’agit d’effacer toute la culture millénaire de la Chine et de molester, d’humilier avec des pancartes au cou et de supprimer physiquement tous ceux qui représentent la culture ; c’est le rôle des jeunes « gardes rouges ». Résultat : deux millions de morts « culturels » [ bien réels ] et la destruction considérable d’objets d’art et de livres précieux. A l’époque on ne célébrait pas des pianistes comme Lang Lang, on leur cassait les doigts ! On n’admirait pas tel penseur, on lui mettait la tête dans les W.C. !
En mai 1968, que se passe-t-il en Chine ? Le 4 mai 1968 dans la Province de Guangxi [ à prononcer « Kouangtseu » ] un homme et une femme subissent une séance d’humiliation et de torture suivie d’un dépeçage en règle, ce qui permet un « banquet révolutionnaire de viande humaine » ! C’est un pas de plus après la soi-disant « Révolution Culturelle » de 1966, c’est le cannibalisme révolutionnaire des foules [ Gustave Le Bon avait déjà étudié La Psychologie des foules en 1895 et avait prophétisé que « nous entrons véritablement dans l’ère des foules » caractérisées par l’évanouissement de la personnalité car elles sont anonymes et donc irresponsables, fonctionnent par contagion et impétuosité irrésistible, férocité et enthousiasme ]. Bientôt la fièvre révolutionnaire s’empare des foules chinoises ( comme les foules de la Révolution Française qui saccagent les sépultures des Rois de France en l’Église Saint Denis, « tuant » les cadavres, et des nobles dans toute la France ! ). Cette pratique des « sessions de lutte » révolutionnaire chinoise se propage et de 291 à 421 personnes sont dévorées ! Il s’agit le plus souvent de jeunes hommes, d’individus de même famille, d’un père et de ses enfants en bas âge, d’adolescents parfois pendus à des arbres et découpés comme on peut le faire à la boucherie. Le 10 mai 1968 on parade les futures victimes entravées, on leur donne des coups de bâton, on les coupe à coups de couteaux et on met à part des morceaux réservés comme le foie ou le pénis pour la milice ou le Comité révolutionnaire ! Quand il ne reste plus rien, on jette les os à la rivière. Notons qu’on éventre et qu’on émascule vivants les malheureux ! Et qu’ il ne s’agit pas du cannibalisme déclenché par la famine du [soi-disant] « Grand Bond en avant » de 1958 à 1962. C’est l’enthousiasme révolutionnaire des foules qui le fait surgir en 1968 ! Aucun responsable local n’a été puni pour ces faits.
Honte aux maoïstes français ( ou d’ailleurs ) de mai 1968 et à ceux qui ont soutenu et continue à propager leur délire !
Key Works : Simon Leys, Les habits neufs du Président Mao, chronique de la révolution culturelle, éditions champ libre, bibliothèque asiatique. Jean Pasqualini, Prisonnier de Mao, sept ans dans un camp de travail en Chine, éditions Gallimard, collection Témoins ; Mémoires du Garde Rouge Dai Hsiao-Ai, éditions Albin Michel ; Mao, le plus grand criminel de l’histoire, L’Obs édition numéro 2702 du 18 au 24 août 2016.