Le féminin spécifiquement érotique, idéal de beauté, regarder au ciel les étoiles, postérité.

Pour se justifier, Lévinas se lance dans une profonde discussion sur « l’être ». Il refuse la thèse de Parménide [ selon laquelle on ne peut passer du néant à l’être et, par conséquent, il n’y a aucune « création » proprement dite possible ] et celle de Platon [ le temps est « l’image mobile de l’éternité » ( Timée, 37 d ), seule chose qui compte vraiment ], à quoi il oppose « l’exister » qui comporte une « transcendance » dans le temps par l’engendrement; ce qui permet de ne pas considérer la première étape de la constitution de l’être humain, qui est un repli du moi sur le soi, comme une faute irrémissible, car il s’ouvre à l’avenir par l’éros. La fécondité introduit un « exister pluraliste » du père par rapport au fils, sans oublier que le féminin doit être saisi «  dans sa notion spécifiquement érotique » et donc ne pas être réduit à un idéal de beauté ( que l’on trouverait [ dans le Banquet, 211 a- 212 b ] chez Platon ), sans rechercher la fusion, en effet il faut conserver le face-à-face de l’altérité. Pour conclure je dirais que Lévinas ne peut accepter le rejet par Parménide de tout créationnisme religieux, ni la théorie très fusionnelle de l’éros platonicien car c’est avant tout, me semble-t-il, une méditation biblique. Dieu dit : « Je te rendrai fécond » (Genèse, 17, 6 ), et : « Regarde le ciel, et compte les étoiles, si tu peux les compter. Telle sera ta postérité » ( Genèse, 15, 5 ). Ce que recherche la caresse, finalement, pour Lévinas, c’est cette parole de Dieu. Key word : transcendance dans le temps par l’engendrement, s’ouvrir à l’avenir par l’éros, la fécondité, exister pluraliste. Key names : Parménide, Platon, Lévinas. Key works : Patrice Tardieu, Caresse : de l’effleurement sensuel à l’efflorescence de l’idée, Philo blog du 23/01/2007. Parménide, De l’Être [ Péri Phuséôs ], fragment VIII. Platon, Timée, 37 d, Banquet 211 a- 212 b. Genèse 15, 5; 17, 6. Lévinas, Le temps et l’autre. Patrice Tardieu.