3 octobre 2013
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Il y a duplicité de l’être humain soutient Georges Bataille: les mêmes hommes, dans certaines circonstances, travaillent, se soucient de leurs enfants, ont une vie régulière, et dans d’autres, ces mêmes hommes « pillent et incendient, tuent, violent et supplicient ». Or le langage est « l’expression de l’homme raisonnable » ( rappelons que les Grecs définissaient l’homme par le « logos », la « parole »). D’où la thèse de Georges Bataille: « La violence se tait alors que la raison discourt ». Mais il doit alors affronter un redoutable problème: les scélérats de Sade ne cessent de discourir! Or, selon Bataille, « L’expression de la violence se heurte à la double opposition de la raison, qui la nie, et de la violence elle-même, à laquelle convient mieux un silence méprisant ». En effet, selon Bataille, le récit par le bourreau est impossible. Il concède tout de même que les personnages de Sade produisent une justification qui est « la valeur souveraine de la violence »: excès, dérèglement. Cependant, le bourreau, s’il est sous l’empire de la passion, doit se complaire dans le silence qui lui donne un plaisir sournois. Key Word : duplicité de l’être humain, la raison nie la violence. Key names : Georges Bataille, Sade. Key work : Georges Bataille, Préface à Justine de Sade, édition Jean-Jacques Pauvert, 1955, p. XIX-XXII. Patrice Tardieu.