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7 mai 2012 1 07 /05 /mai /2012 23:00
Baiser impossible, baiser défendu, baiser sur la bouche à une divinité qu’il ne faut pas embrasser, Dieu l’Un, Zeus, Athamas et Prixos.
J’ai trouvé un autre « baiser impossible »…dans le Premier livre des Rois, XIX, 18, de l’Ancien Testament ! Il s’agit, en fait, d’un baiser défendu : le baiser sur la bouche à une divinité païenne que Dieu ( « Yahvé » ) condamne. On est un peu surpris de voir le Dieu unique en lutte avec une divinité qu’il ne faut pas embrasser. On connaît la fameuse affirmation qui fait de Dieu, l’Un ( Deutéronome, VI, 4). En fait, le credo monothéiste s’est d’abord nourri d’un très long passé polythéiste. Je renvoie aux leçons très érudites et très complètes faites par Thomas Römer sur ce sujet : Le Dieu Yhwh [ Yahvé ], ses origines, ses cultes, sa transformation en Dieu unique. Pour ma part, je reviens sur le sacrifice d’Abraham qui est en résonance avec une très vieille légende grecque, celle d’Athamas et de son fils Prixos. Faisant suite à un oracle de Delphes, Athamas va le sacrifier au sommet d’une montagne [ comme Abraham ]. Surgit alors un bélier, envoyé sans doute par Zeus, qui l’enlève. Celui-ci, reconnaissant, l’offre en sacrifice à Zeus ( notons que le nom « Dieu » vient de « Dios », génitif du mot « Zeus » ).
Key works
: baiser impossible, baiser défendu, baiser sur la bouche à une divinité qu’il ne faut pas embrasser, Dieu l’Un, credo monothéiste au long passé polythéiste, vieille légende grecque, étymologie du mot « Dieu ».
Key names
: Yhwh, Yahvé, Dieu; Abraham; Baal divinité locale; Athamas et son fils Prixos; Zeus, Dios; Thomas Römer.
Key works
: Bible ( traduction de Louis Segond ) I Rois, XIX, 18 : « …dont la bouche ne l’a point baisé »; Deutéronome, VI, 4. Le Dieu Yhwh, ses origines, ses cultes, sa transformation en Dieu unique, cours du Collège de France, 2012 ( Thomas Römer ).
L’île de notre nostalgie ( 2.3.w ).
Patrice Tardieu
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commentaires

J
<br /> L'idée d'un baiser unique ne me paraît pas grave mais plutôt beau, pur et grand. Non ?<br />
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P
<br /> <br /> Belle réponse !<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> Oui, le baiser unique est le plus important. Je dirais même que ce sont les autres baisers qui ne comptent pas parce que leur valeur est moindre vu qu'ils ne sont qu'une répétition ou des copies<br /> du premier.<br />
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P
<br /> <br /> Votre réponse me plaît; mais au point de vue de la gravité, est-ce plus grave ou non s'il n'y a eu qu'un seul baiser ?<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> Très cher Patrice Tardieu,<br /> Même en religion, le baiser a une valeur, en conséquence il paraît bienvenu qu'on le réserve pour le meilleur ou l'unique.<br /> A vous lire !<br />
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P
<br /> <br /> Un seul baiser compte-t-il ou non ? <br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> Très cher Patrice Tardieu,<br /> Oh mais je ne crois pas que nous parlions de la même chose... pour ma part, dans mon précédent commentaire, je parlais juste des baisers à l'époque de la grande Rome, car plutôt que de se serrer<br /> les mains ou de s'embrasser sur les joues, en guise de "bonjour", ils s'embrassaient sur les lèvres ; oui, c'était bien leur manière de se saluer.<br /> Jeanne<br />
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P
<br /> <br /> Très chère Jeanne,<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> je ne parlais plus des romains, mais de ferveur religieuse...Et sur ce point qu'en pensez-vous ?<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> Ce n'était pas là des baisers à la Proust, il n'y avait aucune perspective amoureuse mais une simple politesse amicale.<br />
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P
<br /> <br /> Très chère Jeanne,<br /> <br /> <br /> je ne pense pas que ce soit "une simple politesse amicale", c'est un baiser mystique sur la bouche très sensuel !<br /> <br /> <br /> <br />

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